Petit à petit je découvre mon histoire volée

Comment de simples tests génétiques effectués à Zurich en 2012 m’ont appris que j’étais intimement lié à la famille royale russe !

Histoire très fascinante qui débute il y a 66 ans au jour où je l’écris, histoire qui m’a toujours poursuivi et s’est heurtée aux archives inaccessibles d’une œuvre d’adoption à Paris, face aux lois Françaises alors en vigueur concernant le secret des origines.

La recherche de ma mère biologique a débuté dès mon adolescence car j’ai su tout petit que j’avais été adopté. Je dis « recherche de ma mère biologique » car curieusement c’est elle que je recherchais avant tout. En effet, mes parents adoptifs, très croyants, nous avaient habitués, avec mon frère lui-même adopté, à prier devant un crucifix chaque soir, à genou, avant d’aller nous coucher. Cette histoire serait plutôt banale si ce n’est que nous devions réciter tous ensemble différentes prières dont l’une était adressée à notre première maman ! Ceci a déclenché chez moi un véritable traumatisme qui s’est installé petit à petit jusqu’à ce que je découvre la dure réalité, un soir, après avoir posé la question à ma mère adoptive : « mais alors, vous n’êtes donc pas mes parents ? », je devais avoir 7 ans. C’est vraiment à cet âge que j’ai pris conscience que mes parents adoptifs n’étaient pas mes parents biologiques et qu’il me faudrait désormais tout mettre en œuvre pour retrouver ma véritable origine et réhabiliter le sens même de mon existence.

Durant près de 50 ans je n’ai appris que très peu de choses sur mes origines, même si aujourd’hui encore elles restent fondamentales.

Il m’aura fallu attendre le décès de mon père adoptif en 1997 pour découvrir un dossier qui portait mon prénom. Celui-ci me permit d’identifier différents organismes que mes parents adoptifs avaient été amenés à consulter dans le but d’adopter un jeune enfant ainsi que leur propre recherche auprès d’œuvres d’adoption.

Ainsi a débuté pour moi une longue enquête…

Ayant été pour ma part confié à l’œuvre d’adoption « la FAF », (La Famille Adoptive Française), j’ai su, grâce à différents recoupements, que ma mère biologique a bénéficié de l’aide de l’ex Association « Sainte-Madeleine ». Après avoir quitté la maison maternelle de Thiais tenue par des religieuses, elle a accouché le 27 juin 1953 à la Clinique Nicolo (Paris XVIème), clinique aujourd’hui disparue dont les archives ont mystérieusement disparu…

J’ai su ainsi que les femmes hébergées à Thiais pour un temps variable laissaient leur nom, date de naissance, lieu de naissance, provenance, date d’entrée et de sortie de THIAIS ce qui démontrait, s’il en était besoin, qu’il était possible de pouvoir identifier ma mère parmi la vingtaine de dossiers existants.

Cependant il m’a été interdit d’avoir accès aux archives de cette Association à Paris. Il faut dire que rien n’a été vraiment très clair dans la gestion des adoptions après guerre au niveau des œuvres, ni du respect du droit des mères en matière d’abandon….

Les seuls éléments qui me furent communiqués par la FAF sont les suivants : « Enfant né à terme, non cyanosé, sa mère biologique avait à sa charge un autre enfant né d’un précédent mariage dont elle n’a pas voulu compromettre l’avenir et dans ce but l’a confié à la FAF en vue d’adoption ».

Adopté très tôt, dès une semaine, ma vie précédente fut effacée d’un trait de plume et l’on me fit admettre que rien n’avait existé auparavant puisque je ne vivrai désormais qu’au travers d’une seule histoire, celle de mes parents adoptifs…
Mon destin lié aux seules archives inaccessibles d’une œuvre d’adoption à Paris, je ne pouvais pas l’admettre !
Durant près de 50 ans je n’ai appris que très peu de choses sur mes origines, même si aujourd’hui elles restent encore fondamentales.

Cependant, mon destin lié aux seules archives inaccessibles d’une œuvre d’adoption à Paris doublé d’une omerta ahurissante, je ne pouvais pas l’admettre !

Voilà 60 ans que je piétinais fastidieusement dans mes recherches en filiation ne sachant si j’étais du Nord, du Sud, de l’ouest ou de l’Est. Depuis plusieurs années je m’inventais même des racines méditerranéennes et plus précisément Corses.

Après tout, étant de nul part je me considérais comme pouvant être de partout, c’est le bon côté de « la chose », n’est-ce-pas !

Cette hantise de mes origines ne m’a jamais quitté. L’arrivée prometteuse des tests génétiques et leur démocratisation sur le marché, malgré une législation peu favorable, m’ouvrait enfin de nouvelles perspectives.
À partir de 2012 j’ai donc décidé d’effectuer mon premier test génétique en SUISSE, ayant soif de vérité et grande confiance dans cette nouvelle science prometteuse.

Quelques semaines plus tard, j’ai pu ainsi découvrir mes origines géographiques et de nombreux cousins génétiques à travers le monde. Mais la "cerise sur le gâteau" fut sans aucun doute la découverte de mon appartenance à la Dynastie RURIK et mon appartenance à la Famille Royale Russe héritée de mon père biologique.

J’ai constaté que je partageais un bon nombre d’allèles avec les descendants de différents Princes russes : Prince Vadbolsky, Prince Gagarine, Prince Kropptkine, Prince Khilkov, Prince Krzysztof Massalski, Grand Prince de toutes les Russies Valeriy Victorovich Kubarev etc…

Il ne m’en fallait pas plus pour exciter ma curiosité.
Cependant aucun match significatif ne m’a encore permis d’avancer dans cette branche paternelle. Mes relatifs les plus proches n’étant que des petits cousins ou arrières-arrières-petits-cousins. Tout cela me permet au mieux d’identifier un arrière ou arrière-arrière grand parent ce que je n’ai malheureusement pas été en capacité d’effectuer depuis tout ce temps...

J’espérais avoir plus de chance pour retracer mon côté maternel mais le temps passant depuis 2012 je n’ai recueilli aucune information fondamentale significative me permettant d’avancer.

Pour autant je n’ai jamais renoncé à ces recherches.

Suite à ces premiers résultats je me suis rapproché d’un détective en généalogie, Legacy Tree Genealogists, afin d’orienter mes recherches. J’ai ainsi été amené à effectuer d’autres tests car je n’avais pas de matchs assez proches pour pouvoir prétendre remonter le fil d’une histoire qu’il me fallait pourtant découvrir à tout prix.

Il m’aura d’ailleurs fallu attendre jusqu’à fin 2017 pour obtenir un premier match significatif avec un Second Cousin me permettant ainsi d’identifier 16 arrières-arrières grands-parents potentiels.

Je suis donc rentré en contact avec lui et grâce à sa propre bienveillance doublée d'une aide précieuse de ses proches, nous avons pu éliminer toute sa branche maternelle. J’ai ainsi pu percevoir que j’étais lié à lui-même en tant que Second cousin par son propre père. Il fallait désormais savoir si le match provenait de son grand-père ou de sa grand-mère paternelle.

Cette dernière, bien que très âgée a accepté d’effectuer le test !
C’est ainsi que j’ai pu me découvrir une relation de Premier Cousin avec cette dernière m’indiquant au surplus que nous partagions le chromosome X et pas mal d’ADN me confirmant des arrières grands-parents communs….

Fin novembre 2018, j’ai à nouveau eu la chance de découvrir sur le site de MyHeritage un Cousin Germain éloigné au 2ème degré me permettant dorénavant d’identifier ma propre grand-mère biologique, cousine germaine de ma première cousine et nièce de la grand-mère de ce Cousin Germain éloigné au 2ème degré.

Ayant dès lors réussi à identifier mes grands-parents biologiques (qui ont eu 5 enfants dont 2 filles) et partant de toutes ces constatations ma mère de naissance ne pouvait donc être que l’une d’entre elles…
Malheureusement ces deux « potentielles » mères dont j’ai pu documenter et retrouver la descendance sont aujourd’hui toutes deux décédées...

Un descendant de chaque lignée a cependant bien voulu accepter de faire le test que je leur ai proposé d’effectuer et quelques semaines plus tard j'ai su sur le site de MyHeritage que l’un d’entre eux était l’un de mes 5 ½ frères plus une sœur, l’autre mon cousin germain !!

C'est donc ainsi que j'ai patiemment retracé la généalogie familiale en me découvrant "seconde cerise sur le gâteau, une descendance directe tout à fait inattendue avec plusieurs rois de France de l’époque Mérovingienne....

Découvrir l’intégralité de mon histoire volée avant mon dernier souffle me permettrait de boucler la boucle…

Contre toute attente, ce vœu me parait désormais parfaitement accessible.

Depuis, grâce encore à l’énorme base de données de FamilyTreeDNA et des nombreux outils mis à disposition je tente de retracer l’arbre de mes racines génétiques et de croiser les généalogies afin de découvrir patiemment et petit à petit mon histoire volée et celle de mes véritables ancêtres génétiques.

Je suis inscrit également à différents projets dont ceux consacrés à la Dynastie Rurik et à la Noblesse Russe qui m’intéresse plus précisément aujourd’hui.

Tel un détective, avec la complicité d’IGENEA, de ses nombreux outils informatiques et de son immense base de données je remonte dans un passé qui me semble de plus en plus proche et j’ajoute semaine après semaine de nouvelles pièces à ce vieux puzzle éparpillé…

Prochainement je vais rencontrer ma fratrie biologique et je reste convaincu que je saurai bientôt quel(le) « Tsar », « star » est à l’origine de mon « mystère ».

Alors comme disait Guillaume Apollinaire :
“Il est grand temps de rallumer les étoiles.”


Prince Dumè, alias Dominique VERCOUTERE.

Informations sur l'auteur

Prince Dumè, alias Dominique VERCOUTERE (adopté)

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Document 1

Cette histoire a été publiée le: 12.03.2013

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Commentaires

22.10.2014 - Martine Grillet

Bonjour,Bien que plus âgée que Dominique puisque j'ai 69 ans, j'arrive sur votre site grâce à l'article du Nouvel Observateur (N°2606)et découvre son histoire qui ressemble tout à fait à la mienne. Le titre "ADN dis-moi qui je suis" me redonne un immense espoir.
Lorsqu'on ne sait pas d'où on est, on ne sait pas qui on est!
Malgré les années cette interrogation persiste et rien ne l'a faite disparaître.
Je souhaite faire ce test il représente tant pour moi à l'automne de ma vie.
Bravo et à bientôt,
Martine Grillet